Titre : Un point sur la situation des volcans Soufrière de Guadeloupe et Kuchinoerabujima
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Un point sur la situation des volcans Soufrière de Guadeloupe et Kuchinoerabujima
Soufrière de Guadeloupe, France, 1467 m
C'est dans le bulletin d'avril 2018 qu'on peut lire pour la première fois que, je cite:"La probabilité d'une activité éruptive à court terme reste faible. Cependant, compte tenu du regain d'activité sismique et fumerolienne enregistré ces dernières semaines, un changement de régime du volcan a été observé tel qu'on ne puisse pas exclure une intensification des phénomènes dans le futur. En conséquence, l'OVSG-IPGP a renforcé son niveau de vigilance."
La Soufrière est un édifice volcanique doté d'un très vigoureux système hydrothermal, une zone où les roches sont imprégnées d'eaux chaudes, plus ou moins mobiles, chargées de minéraux dissouts et de gaz. Une partie s'en échappe et forme les fumerolles visibles au sommet de l'édifice. Lorsque les fluides exercent une pression trop forte, les roches craquent et de petites secousses sont produites, et lorsque la pression devient plus faible, il y a moins de fracturation et/ou les fumerolles peuvent être moins vigoureuses par exemple
Pour un système hydrothermal aussi actif il n'est pas rare qu'une sismicité soit enregistrée, que des fumerolles apparaissent, que d'autres s'atténuent avec le temps. Mais les volcanologues de l'observatoire ont détecté malgré tout une évolution, certes lente mais néanmoins réèlle, des paramètres mesurés de cette activité volcanique hydrothermale. À tel point qu'ils ont renforcé leur niveau de vigilance, histoire de voir si les modifications se se stabilisent, se résorbent ou s'accentuent dans le temps. Pour l'heure l'essaim de séismes (à priori le 10ème depuis le mois d'août dernier) qui avait commencé débuté janvier a pris fin hier.
Les bulletins mensuels de l'observatoire sont vraiment très complets et décrivent dans le détails tous les paramètres observés. On apprend ainsi que le sommet du dôme édifié lors de la dernière éruption (1440), à travers lequel les fluides percolent et alimentent les fumerolles, est la zone où de fréquentes déformations (faibles) sont observées, en lien avec l'activité du système hydrothermal (mise en pression = gonflement et inversement). Mais ces déformations sont actuellement un peu plus importantes qu'à l'accoutumée et de nouvelles zones de fragilité, de fracturations, permettent à de nouvelles fumerolles de se former: ça fuite un peu plus quoi! Et sur certains secteurs la pression des fluides libérés est assez forte pour générer des bruits de turbines et créer des projections de boue, ce qui est évidemment assez dangereux pour un site aussi touristique.
Toutefois le bulletin de novembre 2018 (dernier disponible au moment de la rédaction) indique que la composition des gaz a changé et implique qu'une partie vient d'une source profonde. Cet apport est susceptible d'être la cause de l'instabilité de ce système hydrothermale, qui suit, je cite là encore le bulletin :" un processus cyclique d’injection de gaz magmatiques profonds à la base du système hydrothermal à une profondeur entre 2 et 3 km sous le sommet. Ceci engendre un processus récurrent de surchauffe et de surpression du système hydrothermal, etc...". Vous pouvez accéder à tous les détails du bulletin en cliquant sur ce lien.
Vous verrez au passage que pour l'heure rien n'indique que l'instabilité soit à mettre sur le dos d'une remontée de magma et donc il n'y a pas de risque d'éruption magmatique à court terme*. Par contre il sera important de suivre l'évolution de la situation, en particulier tenter de comprendre pourquoi il y a des injections récurrentes de fluides magmatiques profonds, qui s'échappent probablement d'un réservoir magmatique.
Le risque principal pour l'heure est de voir se dérouler un équivalent de ce qui s'est passé sur Ontake en 2014 ou au Kusatsu-Shirane en janvier 2018, à savoir la déstabilisation soudaine d'une portion importante du système hydrothermal qui enverrait de grandes quantités de boue, de vapeur à très haute température et des blocs aux alentours, risquant de blesser ou tuer des visiteurs.
Le risque principal pour l'heure est de voir se dérouler un équivalent de ce qui s'est passé sur Ontake en 2014 ou au Kusatsu-Shirane en janvier 2018, à savoir la déstabilisation soudaine d'une portion importante du système hydrothermal qui enverrait de grandes quantités de boue, de vapeur à très haute température et des blocs aux alentours, risquant de blesser ou tuer des visiteurs.
Du coup la préfecture a pris des mesures restrictives pour l'accès au sommet qui, actuellement, est interdit: des barrières sont ou vont être installées rapidement sur le chemin d'accès, qui ne monte pas plus haut que le point "La Découverte" (juste au-dessus du refuge des Montagnards sur la carte), appelé comme ça (je suppose) parce que c'est l'endroit où, enfin, on arrive sur le replat que constitue le sommet du dôme de 1440. On peut donc monter sur le dôme, arriver sur le bord, mais interdit de traverser le dôme pour aller jusqu'aux zones de fumerolles.
Actuellement la crise reste faible et n'a pas du tout l’ampleur de celle de 1976, au cours de laquelle des manifestations phréatiques importantes (pas d’éruption car pas de magma émis d'après ce que j'en avais lu, à moins que ça n'ai changé avec des analyses plus récentes). Cette crise, autant politique que volcanique, avait marqué les esprits mais je vous propose de consulter ce que je considère le texte de référence qu'il faut avoir lu avant tout autre chose pour se faire une idée de ce qui s'est passé à l'époque. La mise en perspective est très interessante et vous trouverez en bas du document un lien vers cette vidéo, à voir absolument aussi.
Pour ma part je suis tout à fait persuadé que compte-tenu de l'évolution des connaissances, de la façon de travailler, des moyens de surveillance, de l'évolution de la formation et de la communication, une telle crise n'est plus possible.
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La nouvelle carte des voies autorisées pour les randonneurs, présentée par la préfecture. Image: Parc National de la Guadeloupe |
Actuellement la crise reste faible et n'a pas du tout l’ampleur de celle de 1976, au cours de laquelle des manifestations phréatiques importantes (pas d’éruption car pas de magma émis d'après ce que j'en avais lu, à moins que ça n'ai changé avec des analyses plus récentes). Cette crise, autant politique que volcanique, avait marqué les esprits mais je vous propose de consulter ce que je considère le texte de référence qu'il faut avoir lu avant tout autre chose pour se faire une idée de ce qui s'est passé à l'époque. La mise en perspective est très interessante et vous trouverez en bas du document un lien vers cette vidéo, à voir absolument aussi.
Pour ma part je suis tout à fait persuadé que compte-tenu de l'évolution des connaissances, de la façon de travailler, des moyens de surveillance, de l'évolution de la formation et de la communication, une telle crise n'est plus possible.
Pour le moment, on est donc loin d'une situation préoccupante, mais il sera intéressant justement de regarder comment elle évolue.
* c'est le plus important puisque finalement partout il y a une possibilité d'éruption à long/très long terme et ce que tente de savoir les volcanologues c'est justement si on arrive ou pas à la fin d'une période de repos et qu'on entre dans une phase qui amènera à une éruption
Sources: IPGP; François Bauducel, Guadeloupe 1ère
Kuchinoerabu-jima, Japon, 657 m
Une nouvelle explosion, modérée-forte à priori, a eu lieu aujourd'hui à 09h19 (heure locale). Similaire à celle qui avait eu lieu en décembre dernier, elle a généré un panache de cendres qui a atteint une altitude estimée par le JMA a environ 6000m. LE plus important est probablement qu'au moment de l'explosion une partie des cendres est retombée au sol et a généré des écoulements pyroclastiques dans plusieurs directions. Peu dynamiques, ils n'ont parcouru qu'une faible distance mais comme l'ile est petite, au moins une (celle du sud-ouest, à droite sur la séquence ci-dessous) a coupé la route qui fait le tour de l'île, carbonisant au passage une partie de la végétation sur ce secteur. Une situation finalement assez similaire à l'explosion qui a marqué le début de cette séquence d'instabilité de ce système volcanique, en 2014.
Pas de dégât important ni de victime sur cette île qui avait été en partie évacuée en 2015 (mais je ne sais pas si les habitants ont pu revenir depuis). Le panache a été rapidement dispersé et il ne semble y avoir d'autre manifestations par la suite. Sur les images de nuit, pas d'incandescence visible dans le cratère: l'activité ne semble pas magmatique et pourrait donc n'être toujours que phréatique*.
Sources: JMA; ANN News, réseaux sociaux (merci à Shérine France notamment!)
Je doute du caractère purement hydrothermal puisque il y a des explosions depuis 2015, donc un système durablement instable, mais un doute n'est ni un argument ni une preuve de quoi que ce soit, évidemment. JE partage là juste mon "sentiment" concernant cet-te situation.
ainsi, les articles Un point sur la situation des volcans Soufrière de Guadeloupe et Kuchinoerabujima
soit tous les articles Un point sur la situation des volcans Soufrière de Guadeloupe et Kuchinoerabujima Cette fois, nous l'espérons peut offrir des avantages à vous tous. Bon, vous voyez dans un autre article affichage.
Vous lisez maintenant l'article Un point sur la situation des volcans Soufrière de Guadeloupe et Kuchinoerabujima avec l'adresse du lien https://derinfos.blogspot.com/2019/01/un-point-sur-la-situation-des-volcans.html
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