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Titre : Un point sur l'activité de l'Etna et du Stromboli
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Un point sur l'activité de l'Etna et du Stromboli

Stromboli, Italie, 924 m

L'activité reste très intense en ce moment sur l'un des volcans les plus célèbres au monde et offre en ce moment un spectacle tout à fait superbe, mais pour autant toujours dans les limites de ce qui est considéré comme normal ou habituel par l'INGV

Les explosions stromboliennes sont très fréquentes, mais avant de continuer, pour le confort de toutes et tous, une petite image du dernier rapport INGV pour faire le point sur le nom des cratères, répartis en deux zones nommées Centre-Sud (CS) et Nord (N).

Les quatre cratères actifs, répartis en deux zones. Image: INGV

Les quatre cratères ouverts au sommet sont actuellement le siège d'une activité strombolienne. Parmi eux le N2 est le plus actif quand à la fréquence des explosions car depuis plusieurs jours déjà les projections sont quasiment permanentes (activité de spattering), bien qu'elles ne partent pas très haut. Parfois une bulle de gaz vient exploser dans ce cratère, offrant une belle gerbe de bombes et lapillis.

Les explosions les plus fortes reviennent sans conteste aux cratères S1 et N1, qui projettent, plusieurs dizaine de fois par jour à eux deux des bombes et des lapillis à plus de 150 ou 200 m de hauteur, arrosant toute la plate-forme cratèrique, et le haut versant nord-ouest de l'édifice, là où débute la Sciara del Fuoco. Ils ne sont pas tout à fait exæquo toutefois: le N1 produit des explosions parfois nettement plus violentes.

Explosion assez forte sur le cratère S2. Image: Radiostudio7

Explosions simultanées sur les cratères N1 et N2. Image: Radiostudio7

Quand au cratère centrale, il est lui aussi le siège d'une activité strombolienne, mais plus discrète avec des explosions plus faibles et moins fréquentes. 

Bref: si vous avez un moment, vous pouvez passer su Stromboli car l'activité vaut vraiment le coup.

Sources: INGV; Radiotdusio 7

Etna, Italie, 3330 m

Depuis quelques jours le trémor recommence à manifester des pics, très courtes phases de hausse rapide, suivies d'une baisse tout aussi franche, dont le mécanisme à la source n'est pas décrit par l'INGV. A priori ce type de signal est lié à un mouvement de magma, lui-même en lien avec une quantité un peu trop importante de gaz (pression), mais la question est: pourquoi du magma bouge-t-il, et d'où vient-il?

Car il peut y avoir, comme toujours, plusieurs possibilités:

- une source profonde qui apporte un magma neuf riche en gaz: on peut à ce moment-là attendre à ce qu'une activité éruptive soutenue se déroule et libère ce nouveau magma.

- une cause superficielle, en lien avec la colonne de magma déjà présente mais relativement statique depuis al fin de la dernière grosse activité (mars-avril). La cristallisation du magma résiduel a, ou peu avoir, pour conséquence de concentrer les gaz dans la magma résiduel. et pour peu qu'il ne parvienne pas à s'échapper correctement, cette concentration croissance s'exprime par une pression croissante. A partir d'un certain seuil, ce gaz peut s'échapper, voire entrainer un peu de la colonne magmatique avec lui et produire des pics de trémor. Dans ce cas de figure l'activité reste faible, intermittente, relativement imprévisible. Ce qui est surprenant ici c'est la relative  régularité du phénomène.

Le trémor redevient "instable" ces derniers jours. image: INGV

Depuis deux jours maintenant on peut noter un retour, en lien avec l'évolution du  trémor, d'une lueur intermittente au sommet du Cône Sud-Est. Sans projections au départ, elle était due à l'échappement de gaz à très haute température, donc incandescents ("flamme"*). Mais cette nuit, c'est une véritable activité explosive, avec des projections incandescentes, qui a eu lieu pendant une vingtaine de minutes sur l'évent sommital du Cône Sud-Est. Elle est restée faible, et les projections ne sont montées qu'à quelques dizaines de mètres de hauteur.

Faible activité strombolienne sur le Cône Sud-Est, vue depuis Nunziata (est). Image: OMNM

La même phase d'activité vue depuis le Pizzi Dineri (nord-est). Image: Radiostudio 7

La situation mérite d'être suivie.

* attention: le mot "flamme" ne signifie pas qu'il y a du feu. Si il n'y a pas de fumée sans feu, il peut y avoir des flammes sans feu, la flamme étant simplement du gaz incandescent, qui peut être le résultat d'un feu, c'est-à-dire d'une combustion, ou d'autre chose (tout ce qui peut porter du gaz à plusieurs centaines de degrés). Pas de feu sur les volcans! Mais des flammes, oui.

Sources: INGV; OMNM; Radiostudio7

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